Salut j’espère que vous passez de bonne vacance !
Donc voila je suis tombé sur une vidéo et je me suis rappelé d'un cours en 2nd où vous nous disiez que seul la bible avait autant de récit et de preuve scientifique .J'ai pensé que se serait intéressant de vous la partager :) https://www.youtube.com/watch?v=j4mDqq--nEI plus précisément entre 5min à 20min un peu près.
Badr Qotb
vendredi 26 décembre 2014
lundi 22 décembre 2014
de l'inspiration !!!
« La jeunesse n'est pas une période de la vie, elle est un état d'esprit, un effet de la volonté, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
L'on ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d'années. L'on devient vieux parce que l'on déserte son Idéal. Les années rident la peau ; renoncer à son Idéal ride l'âme.
Les préoccupations, les doutes, les craintes et les désespoirs sont des ennemis qui, lentement, nous font pencher vers la terre et devenir poussière avant la mort.
Jeune est celui qui s'étonne et qui s'émerveille. Il demande, comme l'enfant insatiable : "Et après ?"
Il défie les événements et trouve la Joie au Jeu et à la Vie.
Vous êtes aussi jeunes que votre Foi dans la Vie. Vous êtes aussi vieux que votre doute. Aussi jeunes que votre confiance en vous-mêmes, aussi jeunes que votre espoir, mais aussi vieux que votre abattement.
Vous resterez jeunes aussi longtemps que vous resterez réceptifs. Réceptifs à ce qui est beau, bon et grand. Réceptifs aux messages de la Nature, des femmes, des hommes et de l'Infini.
Si, un jour, votre cœur allait être mordu par le pessimisme, rongé par le cynisme…, eh bien, que Dieu ait pitié de votre âme de vieillard ! »
L'on ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d'années. L'on devient vieux parce que l'on déserte son Idéal. Les années rident la peau ; renoncer à son Idéal ride l'âme.
Les préoccupations, les doutes, les craintes et les désespoirs sont des ennemis qui, lentement, nous font pencher vers la terre et devenir poussière avant la mort.
Jeune est celui qui s'étonne et qui s'émerveille. Il demande, comme l'enfant insatiable : "Et après ?"
Il défie les événements et trouve la Joie au Jeu et à la Vie.
Vous êtes aussi jeunes que votre Foi dans la Vie. Vous êtes aussi vieux que votre doute. Aussi jeunes que votre confiance en vous-mêmes, aussi jeunes que votre espoir, mais aussi vieux que votre abattement.
Vous resterez jeunes aussi longtemps que vous resterez réceptifs. Réceptifs à ce qui est beau, bon et grand. Réceptifs aux messages de la Nature, des femmes, des hommes et de l'Infini.
Si, un jour, votre cœur allait être mordu par le pessimisme, rongé par le cynisme…, eh bien, que Dieu ait pitié de votre âme de vieillard ! »
Général MacArthur - Extrait d'un Discours prononcé en 1945
(Hommage au président Roosevelt décédé)
mercredi 17 décembre 2014
Les vacances ! *^*
Les vacances arrivent, 2 semaines de repos, temps idéal pour faire des fiches sur la séquence roman.
Récupérez la base de l'année dernière avec Zola Stendhal ...
Faites des fiches sur les auteurs, les genres, des boîtes d'outils du genre figure de style et tout ce qui peut servir pour l'analyse d'un texte.
Ça sert beaucoup et ça évite d'ouvrir l'épais classeur qu'on a conservé bien précieusement.
samedi 13 décembre 2014
oh ! une piste intéressante pour mercredi :) ...
b. Le roman épistolaire
Les narrateurs varient d’une lettre à l’autre.
Le roman n’ayant pas de narrateur unique, c’est au lecteur de reconstituer l’intrigue.
Le roman épistolaire à une voix se présente comme un long monologue
Le roman épistolaire est caractérisé par :
- Une double énonciation
- Une multiplication des points de vue
- Une grande variété de tons et de styles
Exemple de roman épistolaire : Les Lettres persanes de Montesquieu, Les Liaisons dangereuses de Laclos, La Nouvelle Héloïse de Rousseau ...
le prof
Les narrateurs varient d’une lettre à l’autre.
Le roman n’ayant pas de narrateur unique, c’est au lecteur de reconstituer l’intrigue.
Le roman épistolaire à une voix se présente comme un long monologue
Le roman épistolaire est caractérisé par :
- Une double énonciation
- Une multiplication des points de vue
- Une grande variété de tons et de styles
Exemple de roman épistolaire : Les Lettres persanes de Montesquieu, Les Liaisons dangereuses de Laclos, La Nouvelle Héloïse de Rousseau ...
le prof
vendredi 12 décembre 2014
dimanche 7 décembre 2014
Live Your Life
http://youtu.be/cMmDhEuIAto
Je tenais vraiment a partager cette vidéo.
Ca m'a fait réaliser a quel point j'avais besoin qu'on me répète ce qu'est la vie.
Qu'on me soutienne, qu'on m'encourage...
On a tous des moments difficiles dans nos vies et on en rencontrera encore et encore.
Nous n'avons pas fini d'apprendre.
Toutes ces blessures sont là, non pas, pour nous détruire, mais pour nous apprendre a les surmonter et ainsi nous forger.
"Garder la tête haute" oui ce n'est pas facile, mais c'est possible.
Vous êtes les seuls aux commandes de vos vies.
Alors ne vous laissez pas abattre.
Battez vous, esquivez les sources a problèmes, trouvez des solutions.
Des solutions dignes d'en être; s'enfermer, boire de l'alcool, fumer dans la seule idée de mourir au plus vite, se faire du mal, ne sont pas des solutions.
Faites des choses que vous aimez faire et rigolez ! :)
Ayez des raisons de vivre et vivez vos vies (cf : polyptote il me semble mdr)
Exprimez vous, écrivez si vous en avez besoin.
Je suis aussi là si vous avez besoin de parler.
vendredi 5 décembre 2014
mercredi 3 décembre 2014
Voilà le très bon dossier en guise de correction !
‘’Le nœud de vipères’’
(1932)
roman de François MAURIAC
Le roman prend la forme d'une longue lettre écrite,
dans les années vingt, par Louis, un avocat d'assises vieillissant (il a
soixante-huit ans) et malade (il est cardiaque). Malgré sa réussite sociale (il
dispose d'une fortune consistante, qui tient à la fois aux vignobles familiaux,
et à sa propre réussite professionnelle), il achève une existence malheureuse,
reclus au premier étage de sa propriété de Calèse, en Gironde, dans «la plus vaste chambre, et la mieux exposée»,
ayant «lui seul pour témoin de sa gloire
et de sa raison». La mort, plus qu'une attente, est pour lui une espérance,
celle de pouvoir enfin assouvir quarante ans de rancunes et de haine contre ses
proches : sa femme, Isabelle, et ses deux enfants, Hubert et Geneviève. Il
laissera, en effet, dans un coffre-fort vide, une lettre où il annoncera qu'il a dépouillé de l'héritage qui
doit lui revenir sa «famille aux aguets,
qui attend le moment de la curée». «Si
je l'avais voulu, vous seriez aujourd'hui dépouillés de tout, sauf de la maison
et des terres. Vous avez eu la chance que je survive à ma haine... Oui, j'ai
été un homme capable de tels calculs. Comment y fus-je amené, moi qui n'étais
pas un monstre?» (1, 1). C'est surtout Isabelle qu'il espère ainsi
atteindre : à celle qui «s'enlèverait le
pain de la bouche» pour ses enfants, nulle douleur ne sera plus cruelle que
de les voir souffrir. L'âge et la maladie, l'espoir visible de ses proches
d'hériter bientôt de ses biens («Dès que
la maladie me désarme, le cercle de famille se resserre autour de mon lit»
[1, X]), portent sa rancoeur à son comble.
Afin de parachever son œuvre de haine, il rédige à
l'intention de celle-ci cette lettre vengeresse où il épanche enfin son cœur, «ce nœud de vipères saturé de leur venin».
Le portrait qu'il y fait de lui-même n'est pas flatté : très tôt orphelin de
père, choyé par une mère d'extraction paysanne qu’il n’a jamais su aimer, il
fut un adolescent bûcheur, méprisant ses condisciples mais envieux de leur
richesse, de leur statut social. Ses études furent mises à mal par la
tuberculose. Mais il fut, à vingt ans, nanti d'une belle fortune, grâce à la
sage gestion maternelle. Il se tourna vers la politique, étant dans
l'opposition ; mais il l'abandonna vite lorsqu'il comprit que, malgré son
anticléricalisme forcené et un certain désir de justice sociale, il serait «toujours du côté des possédants». Cet
être inflexible et solitaire a pourtant connu une brève période, de paix, de
bonheur : ses fiançailles puis son mariage avec une demoiselle Fondaudège, un
des grands noms de la bourgeoisie bordelaise, lui ont permis de se croire enfin
parvenu à la réussite sociale convoitée, tandis qu'il se découvrait capable «d'intéresser, de plaire, d’émouvoir».
D'autant plus dure a été sa chute, le soir même de son mariage, quand elle lui
a avoué l'amour qu'elle avait éprouvé pour un autre ; il en a conclu qu'elle
l'avait épousé seulement par intérêt, ou par conformisme, qu'il n'avait été,
pour elle, qu'un prétendant providentiel face au célibat menaçant.
Alors commença pour cet époux de vingt-trois ans une
longue lutte silencieuse, implacable, qui fit de lui un mari détesté, un père
démoniaque. «L'homme qu'on n'avait pas
aimé, celui pour qui personne au monde n'avait souffert», organisa autour
de lui, avec volupté, un enfer domestique, ne cessa plus de haïr et d'être
silencieusement haï en retour. Des enfants naquirent, qu'alternativement il
jalousa ou chercha à gagner à sa cause.
Ses convictions libérales et anticléricales (malgré sa
richesse, il était épris de justice sociale) achevèrent de l'éloigner de sa
famille, catholique et pratiquante. Il était dreyfusard, et, lors des
discussions en famille sur «l’Affaire», il faisait intervenir l’abbé Ardouin, «le précepteur des enfants, un séminariste de
vingt-trois ans», dont, dit-il, «j’invoquais
sans pitié le témoignage et que j’embarrassais fort, car je ne le faisais
intervenir que lorsque j’étais sûr d’avoir raison, et il était incapable, dans
ces soirées de débats, de ne pas livrer sa pensée.»
Seul, à cet homme qui se réfugia dans le travail,
réussissait son métier. Avocat au barreau de Bordeaux, devenu, à moins de
trente ans, un avocat d'affaires surmené, salué déjà comme un jeune maître, il
remporta des succès comme, en 1893, dans l'affaire Villenave qui consacra sa
réputation ; il se révéla en outre comme un grand avocat d'assises alors qu’«il est très rare d'exceller dans les deux
genres». Mais sa femme était la seule à ne pas s'en rendre compte. Si elle
l’avait aimé, elle aurait chéri sa gloire ; elle lui aurait appris que l'art de
vivre consiste à sacrifier une passion basse à une passion plus haute... «La tare dont tu m’aurais guéri, si tu
m'avais aimé, c'était de ne rien
mettre au-dessus du gain immédiat, d'être incapable de lâcher la petite et
médiocre proie des honoraires pour l'ombre de la puissance». Mais il ne fut
rien d'autre, pour la suffisance bien-pensante du cercle familial, qu'un athée
à sauver en même temps qu'un homme à ménager, car il «gagne gros». «Isa, vois comme
j'ai été malheureux [...] Je ne crois
pas à ton enfer éternel, mais je sais ce que c'est que d'être un damné sur la
terre, un réprouvé, un homme qui, où qu'il aille, fait fausse route ; un homme
dont la route a toujours été fausse ; quelqu'un qui ne sait pas vivre... Isa,
je souffre».
Le cœur lourd, il se réfugia dans une débauche «affreusement simple... réduite à sa pure
horreur», tarifée («J'aime à savoir
d'avance ce que je dois payer. Ce qui me plaisait dans la débauche, c'était
peut-être qu'elle fût à prix fixé... Je
déteste qu’on me roule ; mais ce que je dois, je le paie»). Bien des jeunes
femmes, au-delà de l'homme d'affaires, auraient souhaité émouvoir l'homme. «Mais, à première vue, je décelais l'intérêt
qui animait celles dont je sentais la complicité, dont je percevais l'appel».
Chez un tel homme, quel lien peut encore subsister entre le désir du cœur et le
plaisir? «Les désirs du cœur, je
n'imaginais plus qu'ils pussent être jamais comblés ; je les étouffais à peine
nés».
Seuls de brefs éclairs de tendresse illuminèrent cet
enfer domestique. Sa petite-fille, Marie, fut le seul de ses enfants qui ait su
émouvoir son cœur. Mais, au cours d’un été délirant, elle fut emportée par la
fièvre typhoïde, et Isabelle l’en rendit responsable. L'abbé Ardouin, candide
homme de Dieu, lui porta de la sympathie. Il bénéficia aussi de la confiance de
sa belle-sœur, Marinette, qu’il était le seul à savoir réconforter. À son tour,
elle mourut en couches. Mais elle laissa un enfant, Luc, et Louis fut touché par
l'édénique innocence de «ce petit garçon [...]
le seul être au monde pour lequel je ne
fusse pas un épouvantail. Quelquefois, je descendais avec lui jusqu'à la
rivière, lorsqu'il pêchait à la ligne... La joie jaillissait de lui... Tout le
monde l'aimait, même moi... Puis-je
dire que je l'ai chéri comme un fils? Non. Car ce que j'aimais en lui, c'était
de ne m'y pas retrouver». Et Luc fut emporté dans la guerre, en 1917 au
Chemin des Dames, après lui avoir envoyé une carte qu’il garde dans son
portefeuille : «”Tout va bien, ai reçu
envoi. Tendresses.” Il y a écrit “Tendresses”. J'ai tout de même obtenu ce mot
de mon pauvre enfant».
L'amour même lui fut offert lorsqu'une de ses clientes
s'attacha sincèrement à lui. Mais son instinct destructeur fut le plus fort, et
il se contenta de lui faire l'aumône d'une petite rente lorsqu'elle le quitta,
enceinte de lui.
Maintenant, terrassé par la maladie, il ne vit que
pour se venger, cruellement, d'avoir tant souffert. Mû par la haine des siens
et aussi, pense-t-il, par «l'amour de
l'argent», il projette donc de déshériter sa femme et ses enfants au profit
d'un fils adultérin qu'il ne connaît pas, Robert. Sa fille, Geneviève, son
fils, Hubert, défendant la première sa propre fille, le second sa situation,
parviennent à faire échec à cette machination, qui d'ailleurs le mortifie car
Robert, qu'il n'avait jamais vu auparavant, est un être veule, mesquin, et
finalement indigne de lui, comme il s’en est rendu compte à la faveur d’un
répit survenu dans son mal qui lui permit de gagner Paris pour le rencontrer. À
ce moment, Isabelle meurt brusquement, rendant en partie caduc son plan de
vengeance.
Bientôt, sa propre haine mourant avec Isabelle, «le nœud de vipères» qu’était son cœur
ayant ainsi été dénoué, alors qu’il est revenu à Calèse, une évolution se
dessine, il pose un regard apaisé sur sa propre vie et s’ouvre aux autres avec
bienveillance. L’épisode symbolique d'un orage de grêle (l, 11) le marque bien
par sa réaction étrange, bien différente, constate-t-il, de celle qu'il aurait
eue autrefois, en de semblables circonstances : «Un profond instinct paysan me jetait en avant, comme si j'eusse voulu
m'étendre et recouvrir de mon corps la vigne lapidée. Mais ce soir, me voici
devenu étranger à ce qui était, au sens profond, mon bien. Enfin je suis
détaché. [...] des amarres sont
rompues ; je dérive. Quelle force m'entraîne? Une force aveugle? Un amour?
Peut-être un amour...» (ibid.). S'il échoue jusqu'au bout à renouer avec
ses propres enfants («On atteint aisément
une âme vivante à travers les crimes, les vices les plus tristes, mais la
vulgarité est infranchissable» [II, 19]), Louis trouve le réconfort auprès
de Janine, sa petite-fille, qu'un amour déçu a amenée aux lisières de la folie,
et qu'il a recueillie près de lui. La dernière phrase de son journal,
interrompue sur ces mots : «Cet
amour dont je connais enfin le nom ador...», laisse deviner que cet athée a
finalement été touché par la grâce, que Dieu est venu à la rencontre du vieil
incroyant. Qu'importe que la famille, cet autre «nœud de vipères», continue à tordre sa hideuse masse, puisque son
cœur s'est enfin abîmé dans le divin Amour.
Le roman se clôt par deux lettres : l'une d'Hubert,
qui voit dans la confession posthume de son père la preuve de son aliénation ;
l'autre de Janine, la nièce d'Hubert, qui croit, au contraire, à la conversion
miraculeuse (Louis est mort un 24 novembre, qui est à la fois la date du
Mémorial pascalien et celle de la Vigile de saint Jean de la Croix), et demande
à lire le texte, qu'on lui cache.
Analyse
Intérêt de l’action
Dans un avertissement liminaire, Mauriac, après une
épigraphe qui indique déjà la difficulté de la connaissance de soi, invite le
lecteur à avoir la force et le courage «d'entendre
cet homme jusqu'au dernier aveu que la mort interrompt», et suscite ainsi
une attente, fait pressentir un mystère à élucider. Son portrait, s’il est
noir, est si habilement brossé qu'il ne risque guère d'être abandonné en cours
de route. Il est même plutôt à craindre que cette exploration des chemins de la
nuit soit plus envoûtante qu'édifiante.
Le roman est d’abord très habilement construit. Écrit
à la première personne, il combine deux genres subjectifs, la lettre et le
journal, pour composer une forme de «confession»
dont le scripteur va se rendre compte qu’«au
fond, c'est pour moi-même que j'écris. Vieil avocat, je mets en ordre mon
dossier, je classe les pièces de ma vie, de ce procès perdu».
Le livre est divisé en deux parties. La première (onze
chapitres, 142 pages) est une lettre écrite par un vieil homme malade (voir
l'incipit : «Tu seras étonnée de
découvrir cette lettre dans mon coffre, sur un paquet de titres», page 11),
qui, plus qu’un simple adieu, est un véritable récit autobiographique, «un journal interrompu, repris». La rédaction
est faite en continu dans un lieu unique, Calèse. La deuxième partie (neuf
chapitres, 130 pages) est un journal (non daté) écrit à Paris puis de nouveau à
Calèse. La nature nouvelle de l'écrit (un «cahier»)
est mentionnée dans la phrase liminaire : «Comment
ai-je pensé à mettre ce cahier dans mes bagages?» (page 157).
Cette composition conduit à faire plusieurs remarques
:
- Le découpage matériel du livre est précis et assez
équilibré. Les deux parties, d'un format quasi identique, marquent toutes deux
une montée, une progression vers une lumière qui semble se résumer en un mot «amour», hypothétiquement lancé à la fin
du premier temps («Un amour? Peut-être un
amour...», page 153), affirmé avec confiance à l’achèvement du second («Cet amour dont je connais enfin le nom
ador...», page 274). La première partie s'achève sur une série de
disparitions (Marie, Marinette, Luc), la deuxième se termine avec les morts
d'Isabelle puis de Louis. Cependant, la première partie recouvre soixante-huit
ans de vie, un temps bien plus long que les quelques mois, de juillet à
novembre, de la seconde.
- La première personne qui parle et écrit s'adresse
toujours à une deuxième personne, ce qui empêche d'assimiler la confession à un
journal. Le récit de Louis suppose un destinataire, pas toujours identique,
d'ailleurs. C'est à Isabelle que la lettre s’adresse en priorité, ainsi que
l'affirment les premières pages du roman. Mais la lettre ne s'arrête pas avec
la disparition de l’épouse du narrateur ; le destinataire, en revanche, change
: «J'irai jusqu'au bout de ce récit. Je
sais maintenant à qui je le destine» (page 197). Toutefois, l'hésitation
persiste, l'apostrophe désignant parfois la belle-sœur de Louis («Que reste-t-il de toi, Marinette, morte en
1900», page 123), le plus souvent plutôt ses enfants pris en bloc. Le
destinataire peut être aussi le narrateur lui-même, accréditant par là
l'interprétation religieuse (le récit étant proche alors d'un examen de
conscience tel que le pratiquaient Thérèse d'Avila, citée en épigraphe, ou
Baudelaire à qui renvoie le titre («Ah ! que n'ai-je mis bas tout un nœud de
vipères,/ Plutôt que de nourrir cette dérision !» [dans le poème liminaire des
“Fleurs du mal”, ‘’Bénédiction’’]). On lit page 72 : «Au fond, c'est pour moi-même que j'écris».
La narration subjective, le texte écrit à la première personne
par un personnage narrateur unique (même si l'on décèle quelques discrètes
interventions de l'auteur) autorise l'omniscience, et résout la problématique
du romancier-démiurge. Tous les oublis, toutes les allusions sont permis à un
autobiographe subjectif et arbitraire. Pas grand-chose, par exemple, n’est dit
sur les Fondaudège, sur la mère de Louis, sur Philipot, sur son successeur
auprès de Marinette, etc. Ce procédé, en même temps qu'il suscite la
frustration du lecteur (et donc son intérêt), assure du rythme au récit, et une
richesse suggestive. Enfin, la technique romanesque adoptée impose un point de
vue unique. L'ensemble des personnages, des événements, n'est vu que par le
regard de Louis. Il n’y a pas de contrepartie, de réponse d'Isabelle par
exemple, de correctif apporté par un autre protagoniste. Excepté, peut-être,
les deux lettres d'Hubert et de Janine qui clôturent le roman. Toutefois, elles
ne sont pas d’une importance matérielle suffisante pour compenser le récit
précédent.
Le narrateur étant avocat, sa profession étant de
déchiffrer les consciences, de discerner le vrai du faux et de parler, les
situations sont nombreuses où il épie les autres, surprend des conversations, attrape
au vol des révélations (pages 94, 162, 202).
La narration subjective suppose un rapport au temps
assez libre. La ligne temporelle est inévitablement brisée par un constant
va-et-vient entre le présent de l'écriture, divers niveaux du passé, et même
l'avenir conjecturé. La première page du roman fournit un parfait exemple de ce
jeu sur les temps, et mériterait une étude précise.
Un jeu subtil de préparations, de jalons, d'amorces ou
de reprises en leitmotiv (Rodolphe, les enfants, Luc, l'argent, etc.) permet de
remettre en place patiemment les morceaux du puzzle. Quelques dates autorisent
même une reconstruction chronologique (1862 : naissance de Louis ; 1885 :
mariage ; 1893 : affaire Villenave ; 1909 : liaison avec la mère de Robert ;
1917 : mort de Luc au Chemin des Dames ; 1930 : mort d'Isabelle puis de Louis,
etc.). Mais des renseignements manquent, des pièces font défaut qu'il nous faut
imaginer.
Intérêt littéraire
Le narrateur, étant un avocat, le style, un peu
grandiloquent, est celui dont on use dans les prétoires et dans les romans à
thèse. Quelques passages, quelques phrases sont marqués d'une certaine emphase
: «Morte Marinette, mort Luc, morte Isa,
morts ! morts ! et moi, vieillard debout à l'extrême bord de la même fosse où
ils s'étaient abîmés» (page 248). Il pratique assidument l'antithèse,
procédé typique des plaidoiries d'audience et des démonstrations didactiques,
frappe des formules volontiers paradoxales («envier des êtres que l'on méprise», page 92 - «nous
ne savons pas ce que nous désirons, nous n'aimons pas ce que nous croyons aimer»,
page 240 - etc.).
Mais, de même que cet avare et ce calculateur parvient
à se détacher des biens matériels, de même le brillant tribun échappe aux
envolées oratoires pour atteindre à un lyrisme poétique et mélodique : «Je descendis vers la terrasse. De grêles
arbres à fruits se dessinaient vaguement au-dessus des vignes. L'épaule des
collines soulevait la brume, la déchirait...» (page 68, ou encore pages
45-46, 119, etc.).
Le plus souvent, cependant, par souci d'efficacité, de
brutalité aussi, le style se fait sec, dur, concentré. Ainsi les petites
phrases parataxiques du début (pages 12, 13) ; ainsi ces maximes cinglantes
lancées à la volée comme pour arrêter tout épanchement impudique : «J'avais horreur des sentiments» (page
25) - «c'est la maternité qui l'a rendue
à la nature» (page 59) - «c'était
vrai, et ce n'était pas vrai» (page 204) - «maintenant, c'était fini» (page 215).
Une des exceptions à cette règle du dépouillement
stylistique est constituée par la fréquence des comparaisons et des métaphores.
Luc «sortait des mains du potier, intact et d'une parfaite grâce.» Louis
se décrit «comme un chien aboie à la lune»,
«fasciné par un reflet», pareil à «ces jeunes bêtes que le chasseur attache et
abandonne dans les ténèbres pour attirer les fauves». Et se détache en
particulier la métaphore du «nœud de
vipères» qu’est le coeur de Louis («Je
connais mon coeur, ce coeur, ce nœud de vipères : étouffé sous elles, saturé de
leur venin, il continue de battre au-dessous de ce grouillement. Ce nœud de
vipères qu'il est impossible de dénouer, qu'il faudrait trancher d'un coup de
couteau, d'un coup de glaive.» [I, 11]), mais qu’est aussi la famille.
Intérêt documentaire
“Le noeud de
vipères”, comme beaucoup d’oeuvres de Mauriac, est situé dans le Bordelais.
La nature et la végétation sont très prégnantes : métaphores de l'arbre (page
123), de la racine (pages 88, 93). L'hostilité générale du climat de la région
crée une atmosphère pesante : la chaleur de l'été, étouffante, est soulignée
par «la férocité des cigales» (page
127). Pour résister à cette chaleur, la maison, la chambre, sont des lieux
clos, aux volets clos, propices à la surveillance, à l'espionnage (et
antithétiques des ouvertures que constituent les promenades sous les tilleuls,
les évasions dans un espace éolien). À travers le propriétaire de vignes qu’est
Louis, Mauriac a pu traduire ses propres craintes : l’«août pluvieux» qui est évoqué affectait justement le Bordelais
cette année-là, et les difficultés économiques de Louis reflètent la crise bien
réelle qui sévit en 1931, et fit chuter, en particulier, les cours du vin.
Mauriac poursuit aussi sa satire de la province, qui
est opposée à Paris, lieu de la libération (pas forcément bonne).
Surtout, il fustige la bourgeoise étriquée dont il
était issu. Enfermée dans son conformisme, elle subit le poids des préjugés, se
complaît dans la surveillance et l’hypocrisie, dissimule ses vices sous des
masques qui sont d'ailleurs autant d'aveux. Dans ce milieu, ce qui importe,
c’est de tenir sa place dans la cité (et, le dimanche, à l’église, sur un
prie-Dieu). L’argent, ressort essentiel, compte tout autant que la façade
offerte au monde. Plus que l'argent lui-même, c'est la propriété qui semble
être le thème central du roman. Calèse, acheté par ses parents, ne sera pas
lâché par Louis, même «pour un million»
(page 23), tant l'idée de possession est profonde chez lui. Sa mort sera,
pense-t-il, le signal de la curée (page 45). Car la rapacité est héréditaire et
familiale : l'argent supplée à l’affection, justifie les mariages (ceux des
deux filles Fondaudège), la fidélité conjugale (les actions de la compagnie de
Suez qui sont dans la dot d'Isabelle).
Mais, en fait, Louis n’appartient pas vraiment à cette
bourgeoisie héréditaire. Il est le petit-fils d’un berger. Son père fut un
modeste fonctionnaire à la préfecture de Bordeaux. Il a été élevé par sa veuve,
qui lui légua le vice «de trop aimer
l'argent ; j'avais cette passion dans le sang». Il est allé au lycée où il
fut un élève bûcheur. Or, «à vingt et un
ans», il s’est trouvé «possesseur
de deux mille hectares de pins en pleine croissance et qui déjà fournissaient
des poteaux de mine. Ma mère économisait aussi sur ses modestes rentes.»
Aussi comprend-il qu’il serait «toujours du côté des possédants». Ses
bonnes études lui permirent de devenir un grand avocat. Et il fut tout entier
absorbé par une carrière lucrative mais harassante, étant, à moins de trente ans,
un avocat d'affaires surmené.
Mauriac fait découvrir les sombres manoeuvres
matrimoniales en vigueur dans la bourgeoisie. Dans une ville d'eaux pyrénéenne,
l’avocat rencontra Isabelle Fondaudège, et comprit que «cette famille puissante, l'une des familles les plus puissantes de la
ville, les Fondaudège voyaient en moi
un parti avantageux». C’est qu’ils avaient besoin d'argent, et que leur
fille elle-même, l'année précédente, avait dû renoncer à un mariage qu'elle
espérait. «Malgré quelques embarras
passagers, ils jouissent du plus grand crédit... Ils gagnent un argent fou, mais ils mènent trop grand train... Tout
passe dans les écuries, dans la livrée. Ils préfèrent jeter de la poudre aux
yeux, plutôt que de mettre de côté». Pour cet homme rustre, Isabelle
représentait aussi l’ascension qu'il n'espérait pas : l'entrée dans la haute
société. Son mariage fut donc un mariage de raison, mais ce n'était pas ce que
ce jeune homme avait cru faire ; il s'était laissé prendre au piège des
apparences, il avait cru en cette répugnante comédie. Aussi cette union fut-elle
un lamentable marché de dupes, il fut grugé et bafoué.
Enfin, Mauriac peint (à travers le prisme déformant
d'un athée) un tableau des chrétiens au XXe siècle qui obéissent aux lois d'une habitude devenue millénaire,
qui sont trop souvent des pharisiens et des publicains pour qui la religion
n'est qu'une façade, un certificat de moralité, une arme de pouvoir social et
politique.
Intérêt psychologique
Pour bien peindre des monstres, les romanciers
devraient se donner pour règle de ne jamais sortir des limites d'une «famille
unie». La famille, cellule organisée, hiérarchisée, est une des deux ou trois
entités qui exercent encore le plus de puissance sur l'être humain, produit de
la société. Elle dissimule les incompatibilités d'épiderme, les rivalités, les
haines, les jalousies et les rancœurs de chaque jour, les répugnances des
nuits. Louis s’étonne : «Quand on songe à
la quantité de ménages où deux êtres s'exaspèrent, se dégoûtent autour de la
même table, du même lavabo, sous la même couverture, c'est extraordinaire comme
on divorce peu ! Ils se détestent et ne peuvent se fuir au fond de ces maisons...»
On s'y entre-dévore jusqu'à disparition des partenaires. C'est cette triste
façade ouverte sur le monde qui inspira à Gide son cri fameux «Familles, je
vous hais ! foyers clos ; portes refermées possessions jalouses...»
Heureusement, un net manichéisme étant sous-jacent à
la distribution des personnages, à cette perversité des adultes échappent
encore les enfants et les adolescents. Le roman en recèle quelques-uns qui sont
des figures de pureté :
- Luc et sa fraîcheur innocente en harmonie avec la
nature (pages 143 et 199) : «Chez cet
être tout instinct, ce qui me frappa davantage, à mesure qu'il grandissait, ce
fut sa pureté, cette ignorance du mal, cette indifférence... Si l'humanité
porte au flanc, comme tu l'imagines, une blessure originelle, aucun œil humain
ne l'aurait discernée chez Luc : il sortait des mains du potier, intact et
d'une parfaite grâce. Mais, moi, je sentais auprès de lui ma difformité».
- Marie est une touchante victime irradiée par sa
maladie (page 127).
D'autres ne sont déjà plus aussi positifs : le fils
Villenave, Phili, Robert.
Quant à Louis, il appartient à cette race dont on dit qu'«ils n'ont pas de jeunesse» ; il a été privé d'adolescence, «chargé de chaînes» très tôt, «petit garçon chétif... penché sur ses
dictionnaires» (page 25). Mais il semble avoir gardé la nostalgie de cette
époque de pureté que constitue le premier quart de la vie.
Si une famille oppose un front uni contre l'ennemi
toujours possible de l'extérieur, elle lutte à l'intérieur également contre cet
autre ennemi possible qui peut se révéler dans l'un de ses membres. “Le noeud de vipères” est une peinture
extrême d’un tel affrontement. Face à Louis, se dresse une famille qui, à ses
yeux, forme «un bloc inentamable» (page 105). «Je veux que tu saches, écrit-il à sa femme, quel était cet homme qui vivait seul en face de votre groupe serré, cet
avocat surmené qu'il fallait ménager car il détenait la bourse, mais qui
souffrait dans une autre planète..»).
En fait, la famille est divisée en clans, en
oppositions de générations, connaît des conflits, est victime de rapports
oedipiens.
Les personnages peuvent être distribués en fonction de
leur relation à Louis :
- Les opposants. Ce sont trois couples (Phili-Janine ;
Geneviève-Alfred ; Hubert-Olympe). On peut ajouter l'épisodique figure de
Robert.
- Les adjuvants. Ce sont trois personnages seuls (et
qui meurent tous prématurément) : Marie, Luc, Marinette. À qui il convient
d'ajouter l'abbé Ardouin et la mère de Robert.
- Un intermédiaire : Isabelle à qui s'adresse la
lettre, et dont le portrait mérite la nuance. À des aspects indiscutablement
négatifs, froideur, indifférence, mépris, pharisaïsme, convention («Tes principes étalés, tes allusions, tes
airs dégoûtés, ta bouche pincée»), s'ajoutent quelques traits positifs,
amour maternel, discrétion, sens des responsabilités. Surtout, elle présente la
circonstance atténuante, dirait l’avocat, d’avoir connu une souffrance initiale : l’amour auquel elle a dû
renoncer, et le substitut qu’a été Louis, qui a eu des indices de ce rôle qu’il
a dû jouer : «Il y eut pourtant des
signes, mais que j'interprétais mal. Te rappelles-tu cette nuit? Soudain, sans
cause apparente, tu éclatas en sanglots... Je croyais aux larmes de l'amour
heureux. Il est vrai que tu me disais : “Ce n'est rien, c'est d'être auprès de
vous” Tu ne mentais pas, menteuse. C'était bien parce que tu te trouvais auprès
de moi que tu pleurais, auprès de moi et non d'un autre, et non près de celui
dont tu devais enfin me livrer le nom, quelques mois plus tard».
Pour le personnage complexe qu’est Louis, qui, de
plus, est un avocat, il s’impose de faire un procès où à un réquisitoire
pourrait succéder un plaidoyer. Mauriac nous y a invités dans sa courte
préface qui est une adresse au lecteur où il présente son personnage : «Cet ennemi des siens, ce cœur dévoré par la
haine et par l'avarice, je veux qu'en dépit de sa bassesse vous le preniez en
pitié ; je veux qu'il intéresse votre cœur. Au long de sa morne vie, de tristes
passions lui cachent la lumière toute proche, dont un rayon, parfois, le
touche, va le brûler ; ses passions... mais d'abord les chrétiens médiocres qui
l'épient et que lui-même tourmente. Combien d'entre nous rebutent ainsi le
pécheur, le détournent d'une vérité qui, à travers eux, ne rayonne plus !
Non, ce n'était pas l'argent que cet avare
chérissait, ce n'était pas de vengeance que ce furieux avait faim. L'objet
véritable de son amour, vous le connaîtrez si vous avez la force et le courage
d'entendre cet homme jusqu'au dernier aveu que la mort interrompt...»
Il abat son jeu, sollicite notre pitié, et exhibe
l'exemple que fournit l'itinéraire de ce pécheur aveugle. Aveuglement sur
lui-même dont l’épigraphe indique qu’il est généralisé.
Il est d’abord «le
crocodile», terme que Phili applique à son grand-père qui ramasse l’insulte
avec orgueil : «Je ne te démentirai pas :
crocodile je suis, crocodile je resterai.» (page 76). D’ailleurs, c'est ce
sobriquet qui devait primitivement servir de titre à ce livre, comme le révéla
Claude Mauriac, le fils de l'auteur, lui aussi écrivain qui, dans “La terrasse de Malagar”, fit dire à son
père : «J'appellerai mon prochain livre :
“Le crocodile”... c’est l'histoire d'un anticlérical qui écrit son journal».
Le «crocodile»
est un de ces êtres qui n’ont jamais su plaire, mais qui, un jour, a cru plaire
: «Comment te faire comprendre ce que tu
avais suscité en moi? Tout d'un coup, j'avais la sensation de ne plus déplaire»
- «Ce qui comptait, c'était ma foi en
l'amour que tu avais pour moi. Je me reflétais dans un autre être et mon image
ainsi reflétée n'avait rien de repoussant. Dans une détente délicieuse, je
m'épanouissais. Je me rappelle ce dégel de tout mon être sous ton regard...»
On a vu comment il a été cruellement désillusionné : «Tout était faux. J'étais un
homme qu'on n'aime pas...» Ainsi, une fois de plus, la vie l'humiliait ;
et, sur cette dernière humiliation, il fonda le foyer dont naquirent ses enfants,
les fils qui allaient porter son nom, cette race conçue dans l'iniquité.
Cette faillite de l'amour annonce donc celle de la
famille : «Tu étais mère, tu n'étais que
mère... J'avais accompli, en te fécondant, ce que tu attendais de moi. Tant que
les enfants furent des larves et que je ne m'intéressai pas à eux, il ne put
naître entre nous le moindre conflit... Tu ne commenças à t'apercevoir que
j'existais que lorsqu'à mon tour je rôdais autour de ces petits. Tu ne
commenças à me haïr que lorsque je prétendis avoir des droits sur eux. Très
vite, j'ai été jaloux de cette passion qu'ils avaient éveillé en toi.» Il
faut cependant remarquer que la métamorphose de l’épouse en mère obnubilée par
la maternité n’est pas le fait de la seule Isabelle, que c’est même un
phénomène universel, le couple se rompant trop souvent dans ce qui devrait
l’accomplir.
Le terme de «crocodile»
peut désigner aussi bien la rapacité odieuse que la méchanceté haineuse qui
caractérisent Louis, en qui on peut voir une variante de l’avare provincial de
Balzac. Il avait initialement songé à mettre sa fortune à l’abri de la
convoitise de ses proches.
Il est facile de montrer son avarice : souci d'un
métier lucratif, cupidité, thésaurisation,exploitation des autres... La
cupidité est ostensiblement revendiquée : «J'aime
l'argent, je l’avoue, il me rassure... Eh bien, oui, j'ai peur de m'appauvrir.
Il me semble que je n'accumulerai jamais assez d'or. Il vous attire, mais il me
protège» (page 52). L'argent devient pour lui l'aune de ses valeurs morales
comme de ses plaisirs : «J'aime que tout
soit tarifé : oserais-je avouer cette honte?» (page 91). Dans ces
protestations d'avarice il faut voir peut-être l'aveu d'une faiblesse et d'un
désir d'amour. Pour ce maladroit, cet écorché vif, l'argent paraît être un
paravent, un alibi, une protection, un moyen de manifester son existence. La
préface de l'auteur nous invite d'ailleurs à la prudence des jugements : «Non, ce n'était pas l'argent que cet avare
chérissait...» (page 7). N'arrive-t-il pas à Louis d'avoir d'ailleurs de
vrais élans de générosité, ou du moins des marques de désintéressement (avec
Luc, Robert, Marie...)?
En revanche, la méchanceté ne fait pas de doute. Il
s’en fait même une sorte de gloire :
«Demandez à ceux qui me
connaissent... Interrogez ma famille, mes confrères : la méchanceté est ma
raison d'être». Les termes de «haine»,
de «vengeance», reviennent avec une
fréquence anormale. Une haine lucide, acceptée et cynique constitue sa raison
d'être ; elle est brandie comme une provocation : «J’ai cru longtemps que ma haine était ce qu'il y avait en moi de plus
vivant» (page 12). Toute la
machination imaginée à la première page du livre relève d'une cruauté sadique.
À Isabelle, à laquelle l'attache un amour-haine féroce, il avoue : «Je t'ai haïe dès la première année»
(page 80). À l'égard de Phili,
représentant d'une jeunesse exécrée, il proclame : «Je déteste, je hais les jeunes gens» (page 121). Il est malveillant (envers Robert, «cet employé, ce subalterne, cet abruti»
[page 161]). L’anticlérical
s’entête : «Je n'en continue pas moins de
haïr ceux qui se réclament du nom chrétien» (page 151).
Il est envieux (envers ses condisciples comme envers
sa famille : «Envier des êtres qu’on
méprise, il y a dans cette honteuse passion de quoi empoisonner toute une vie»),
méprisant (envers ses confrères), calculateur (avec les domestiques),
sceptique, froid, insociable.
Il se veut l’incarnation du mal, l'instrument d'une
force mauvaise qui le fortifie, en attendant d'être relayée par une autre : «J'ai tenu bon, j'ai été le plus fort, la
haine me soutenait» (page 133). Et, si la maladie l’affaiblit parfois, il
prévient : «Mais ne vous y fiez pas :
entre mes crises, je reprends du poil de la bête».
À cette haine, il trouve une justification, reprenant
en quelque sorte les propos du misanthrope de Molière : «J'avais été un homme si horrible que je n'avais pas un seul ami ; mais
me disais-je, n'était-ce pas parce que j'avais toujours été incapable de me
travestir? Si tous les hommes marchaient ainsi démasqués... Au vrai, personne
n'avance à visage découvert, personne». Il aurait été victime de sa
lucidité : «Cette habileté à se duper
soi-même, qui aide à vivre la plupart des hommes, m'a toujours fait défaut. Je
n'ai jamais rien éprouvé de vil que je n'en ai eu d'abord connaissance...»
Louis est surtout un solitaire meurtri, et c’est
pourquoi il s’est construit une carapace de méchanceté. En proie à un délire de
persécution (qui confine à la folie, dont il est très souvent menacé, et qui
atteindra Janine), il souffre d'une double solitude : celle que constitue son
incapacité à communiquer avec les autres, et celle qui le ferme à Dieu.
Il n’est pas excessif de voir dans “Le nœud de vipères” l’illustration des
dégats que cause la non-communication entre les êtres. Si Louis entreprend
d'ailleurs d'écrire cette lettre qui est le prétexte du livre, c'est précisément
parce qu'il souhaite dire ce que jusqu’ici il a tu. Il veut être entendu,
expliquer, s'expliquer. Il lui faut établir le dialogue pour rompre sa solitude
: «Eh bien ! oui, je parle seul parce que
je suis seul. Le dialogue est nécessaire à l'être humain» (page 217).
L'échec de son mariage, la suspicion qu'il sécréta et exerça, la difficulté de
parler à autrui l’ont renvoyé au silence : «Le
silence est une facilité à laquelle je succombe toujours» (page 68).
L'hypocrisie et le silence ont donc présidé aux relations conjugales, puis
familiales.
Mais Louis n’est pas inaccessible au sentiment comme
le veut Hubert par exemple : Marinette, Marie, Luc (pages 141, 159... ), ont su
trouver, dans ce cœur apparemment insensible («J'avais horreur des sentiments», page 25), des traces de tendresse
et d'émotion.
Il semble souffrir de cette situation qu’il a lui-même
créée en grande partie. Il implore quelques mots de sa femme : «Pourquoi ne me parles-tu pas? Pourquoi ne
m'as-tu jamais parlé? Peut-être existe-t-il une parole de toi qui me fendrait
le cœur» (page 151). Et sa haine n’est-elle pas l’autre face d’un amour
déçu, encore espéré : «Si je te voyais rentrer
dans ma chambre, le visage plein de larmes? Si tu m'ouvrais les bras? Si je te
demandais pardon? Si nous tombions aux genoux l'un de l'autre?» Mais cet
homme, où qu'il soit allé, a fait fausse route, de quelque côté qu'il se soit
tourné, a vu des routes barrées.
Atteint par la vieillesse, aux portes de la mort («Ils ne savent pas ce qu'est la vieillesse.
Vous ne pouvez imaginer ce supplice : ne rien avoir eu de la vie et ne rien
attendre de la mort»), le personnage devient touchant, «le nœud de vipères» qu’était son cœur
ayant été dénoué par la mort d’Isabelle. Il est animé du regret de n'avoir pas
été aimé, ni par Isabelle, ni par une autre ; du regret de voir ses
anniversaires oubliés ; du regret de susciter la haine ou l'indifférence : «C'est vous qui me haïssez. Ou plutôt mes
enfants me haïssent. Toi... tu m'ignores, sauf quand je t'irrite et que je te
fais peur» (page 183). Surtout, la perspective de la mort, qui a déjà
atteint Isabelle, remet en question toutes les folies de ces existences : «Depuis bientôt un demi-siècle, nous nous
affrontions. Et voici que, dans cet après-midi pesant, les deux adversaires
sentaient le lien que crée, en dépit d'une si longue lutte, la complicité de la
vieillesse. En paraissant nous haïr, nous étions arrivés au même point. Il n'y
avait rien, il n'y avait plus rien au-delà de ce promontoire où nous attendions
de mourir. Pour moi, du moins. À elle, il restait son Dieu ; son Dieu devait
lui rester». Devant lui, il n’y a que ce monde sans lumière, cette barrière
épaisse, ce monde clos, cette tombe glacée au-delà de laquelle rien n'existe.
La solitude de l'âme répond à celle du cœur. Mauriac
mit en scène un incroyant dont la conversion finale, le passage de l'irréligion
haineuse à une foi d'amour, n'est pas vraiment imprévisible. L'auto-accusation,
le recours à l'examen de conscience en forme de confession étaient déjà des
signes de l’insatisfaction de cet ange du mal qui choisit le Jeudi saint pour
commencer son aveu : les diatribes antireligieuses dans lesquelles se lance cet
avocat impie ressemblent parfois à des exercices de style convenus. Il se
montre sensible aux paroles de l'abbé Ardouin, aux prières de Marie (page 127).
S'il est fermé à Dieu, c'est parce que les prétendus fidèles ont utilisé
l’image divine comme alibi à un pharisaïsme qui défigure «un visage, ce Visage, cette Face» (page 151). Il a compris, lui,
que la vraie sainteté consiste à «suivre
l’Évangile au pied de la lettre» (page 104). Moins qu’un coup de théâtre,
ce dénouement didactique est l'aboutissement d'une évolution.
Enfin, “Le nœud
de vipères” ne peut-il être vu comme le portrait de l'écrivain, qui y mit
beaucoup de lui-même? Louis, rédigeant son journal, ne reproduit-il pas l'image
de Mauriac écrivant son livre? L'avocat solitaire comme le romancier-démiurge
cherchent à voir, à découvrir, à connaître, à comprendre. L’écrivain, qui
subvenait aux besoins de sa famille nombreuse et pressentait peut-être
l'accident de santé dont il fut victime l'année suivante, pouvait aussi
s’identifier au propriétaire terrien inquiet. Surtout, il se montra dans ce
personnage en incroyant découvrant la foi.
Intérêt philosophique
“Le noeud de
vipères” est un roman dont la valeur édifiante ne doit pas faire de doute,
et cela depuis l’adresse initiale au lecteur.
Ce roman à thèse fait réfléchir d’abord sur
l’obsession de l’argent et de la propriété dont on voit bien qu’elle n’est
aussi grande que lorsque, dans une existence, sont bannis les plaisirs de
l'amour et de la famille. Trois personnages y échappent et font preuve d'un
désintéressement qui fascine le vieil avare : Marie, à qui «l'argent ne tient pas aux doigts» (page
99) ; Luc qui refuse, pour partir à la guerre, de s'encombrer de «toute monnaie» (page 146) ; Marinette
qui préfère un mariage d'amour aux millions du baron Philipot. Il est montré
que l'argent, la possession sont de fausses valeurs. Se dépouiller de sa
fortune, c’est un peu comme se dépouiller de sa fausseté morale.
Le personnage de Mauriac se rend compte de l'illusoire
possession de la terre et des êtres. Toute sa vie s'est passée à être le
prisonnier d'une passion qui ne le possédait pas, pareil en cela à «ces jeunes bêtes que le chasseur attache et
abandonne dans les ténèbres pour attirer les fauves». Il ne sait pas ce
qu'il désire, il n'aime pas ce qu'il croit aimer. «Comme un chien aboie à la lune», il a été «fasciné par un reflet».Toute sa démarche, dans cette confession,
consiste à se libérer de la pesanteur étouffante qui opprime son corps et son
cœur. Les dernières lignes substituent à l'oppression du mal, un souffle
nouveau qui n’aura pas le temps de s'exprimer : «Ce qui m’étouffe, ce soir...» (page 274). Non sans paradoxe, la
quête du salut et la libération finale sont passées par le long chemin de la
haine.
Il tend alors vers le dénuement ascétique de l'amour
spirituel, à quoi invite l’épigraphe, qui est une citation de sainte
Thérèse d'Avila : «Dieu, considérez que nous ne nous entendons pas nous-mêmes
et que nous ne savons pas ce que nous voulons, et que nous nous éloignons
indéfiniment de ce que nous désirons.» Mauriac a indiqué dans “Le roman” qu’il s’était proposé de «remonter le cours d'une destinée boueuse, et
d'atteindre à la source pure», persuadé que «le plus souillé d'entre nous ressemble au voile de Véronique et [qu'] il appartient à l'artiste d'y rendre
visible à tous les yeux cette Face exténuée».
Ce roman de la maturité est surtout un roman de la
conversion ou de la révolte dépassée qui marqua l'achèvement de la crise
spirituelle de Mauriac. Son épigraphe traduisait bien sa volonté de revenir,
après les scandales et les malaises soulevés par ‘’Le baiser au lépreux’’, ‘’Thérèse
Desqueyroux’’ et ‘’Destins’’, au
roman catholique. Le sujet est la découverte de Dieu par un être qui semblait
le plus éloigné de lui, qui ne pouvait pas être amené vers lui par l’exemple
des membres de sa famille et encore moins par celui de l’abbé Ardouin, prêtre
quelque peu indigne à qui ses frasques attirent d’ailleurs des réprimandes,
mais qui était en fait épris de Dieu et l'ignorait, comme l’était déjà Thérèse Desqueyroux,
qui passait de l’irréligion haineuse à une foi d'amour.
Pour Mauriac, le cœur humain demeure plein de ténèbres,
et le secret des âmes est l'affaire de Dieu qui, au bout du roman, est «à l’affût». La progression vers la
lumière semble se résumer en un mot : «amour»,
hypothétiquement lancé à la fin du premier temps («Un amour? Peut-être un amour...», page 153), affirmé avec confiance
à l’achèvement du second («Cet amour dont
je connais enfin le nom ador...», page 274). Par rapport à la tiédeur des
chrétiens conventionnels, alors que le Christ a bien prévenu qu’il vomirait les
tièdes, le monstre qu’est Louis, le plus désespéré des solitaires, le forcené
le plus misérable, «le plus malheureux
des hommes», porte en lui, à son insu, les signes très visibles du gibier
de Dieu qu’il est, apparaît à la fin comme une espèce de saint et de martyr de
la monstruosité. «Dieu, dit Mauriac, nous aime quand nous connaissons notre
férocité...» Ce chasseur qui devient une proie, ce bourreau devenu victime,
marche sur les traces de Marguerite de Cortone qui écrivait : «Le monde se hait
lui-même infiniment... La volonté de puissance le pousse à se déchirer les
entrailles, non pas dans une crise de folie furieuse, mais lentement, année par
année... La souffrance est une monnaie d'échange pour le crime. Cela a été cru
depuis qu'il y a des hommes ; et même ceux qui vivent sans Dieu agissent
pratiquement comme s'ils le croyaient. Cela fait partie du langage courant de
dire d'un condamné qu'il a payé sa dette».
Mauriac trouva un incomparable accent pour saisir,
enfouies dans la pleine touffe de la haine, les racines vivantes de la charité
et de l’amour.
Destinée de l’oeuvre
Le livre fut bien accueilli. La critique s'accorda à
le considérer comme une des plus grandes réussites de Mauriac, comme le
couronnement de sa carrière littéraire, comme la définition la plus nette de ce
qu’on peut appeler le mauriacisme. Drieu La Rochelle lui écrivit : «Il faut que
je vous crie mon admiration. Voilà sûrement votre chef-d'œuvre et le
chef-d'œuvre des dernières années.» Paul Claudel dut concéder : «"Le nœud de vipères’’ est votre chef-d'œuvre, et un chef-d'œuvre… si
français que j'en suis un peu gêné ! »
Le roman ouvrit à Mauriac le chemin de la gloire, mais
ne leva pas toutes les réticences des lecteurs catholiques et de l'Église, qui
se partagèrent autant qu’Hubert et Janine dans leurs jugements sur la
conversion du héros, souvent tenue pour peu crédible, et virent dans le
dénouement une facilité romanesque. Néanmoins, aujourd'hui encore, ‘’Le nœud de vipères’’ est considéré
comme l'un des romans les plus typiquement représentatifs de l’univers moral et
du style de Mauriac, et comme l’un de ses ouvrages les plus marquants.
Jacques Durand
jeudi 13 novembre 2014
Fiche de synthèse sur l’ironie
(à mettre en relation avec le texte de J.Starobinski, Le remède dans le Mal et avec Candide ou l’Optimisme)
Définition générale
Fonction en général de l’ironie : c’est un moyen de décrédibiliser 1 idée pour l’attaquer, la remettre en cause en se moquant d’elle. C’était la méthode de Socrate qui visait à déjouer la prétention de ses interlocuteurs pour faire surgir leur ignorance. Etymologie : vient du grec « Eironeia » : interrogation. C’est l’action d’interroger en feignant l’ignorance (qui renvoie à l’ironie socratique).
Le mot « ironie » est rare avant le XVIème siècle. Elle désigne d’abord 1 forme de raillerie qui consiste à dire le contraire de ce que l’on veut faire entendre. De manière figurée, l’ironie désigne 1 moquerie qui semble insultante (voir l’expression « ironie du sort », apparue en 1810)
Elle fonctionne sur une complicité entre l’énonciateur et le récepteur (d’où l’importance de connaître ce qu’il y a hors texte)
il faut 3 « actants » : un énonciateur – une cible- un destinataire.
Comme il faut 3 « actants » : il y a un fonctionnement polyphonique dans l’ironie. C’est-à-dire qu’on entend plusieurs voix (la voix de l’énonciateur –le 1er degré-, la voix d’un narrateur qui donne son avis –souvent un avis qui rejoint celui de l’auteur-)
Si on veut approfondir : il y a un énonciateur A qui présente 1 énonciation (parole) exprimant la position d’un énonciateur B, position dont on sait que A ne prend pas la responsabilité et la tient pour absurde
Exemple : voir les discours de Pangloss, quand le narrateur répète que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes : l’énonciateur B = le narrateur, qui rapporte les pensées et paroles de Pangloss, en les tenant pour absurdes. (ça va, vous suivez ?)
Voltaire, ch I, avec « je crois », présente la vision de Candide et des autres / au château, le + beau de tous les mondes. Mais on sait que ce n’est pas vrai.
Comment saisir l’ironie : il FAUT connaître le contexte
Chez Voltaire :
Vocabulaire : excessivité dans les adjectifs mélioratifs
Figures : d’atténuation et-ou d’amplification : litotes, euphémismes, hyperboles
d’opposition : oxymores, antiphrases
de substitution : périphrases
d’analogie : métaphores
Fonctionnement particulier : Voltaire utilise la figure d’un ingénu (Candide !!) : on adopte son point de vue mais l’énonciateur n’est pas Candide (voir chapitre I « Je crois » : narrateur extérieur à l’histoire, qui la rapporte en général en utilisant la focalisation interne (on voit à travers les yeux de Candide)
Plan du texte de Starobinski :
quelle est la fonction de l’ironie ?
elle n’est pas : de rendre l’auteur supérieur à son héros
de rendre l’auteur supérieur au monde
elle est : une arme offensive, pour le combat de la Raison contre ce qui la freine, la gêne etc.
Le style de Voltaire : a une double visée agressive
- contre le système de Pangloss (et Leibniz, évidemment)
- contre ce qu’elle rapporte d’atrocités (la guerre, l’intolérance religieuse, l’esclavagisme etc.)
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