Fiche de synthèse sur l’ironie
(à mettre en relation avec le texte de J.Starobinski, Le remède dans le Mal et avec Candide ou l’Optimisme)
Définition générale
Fonction en général de l’ironie : c’est un moyen de décrédibiliser 1 idée pour l’attaquer, la remettre en cause en se moquant d’elle. C’était la méthode de Socrate qui visait à déjouer la prétention de ses interlocuteurs pour faire surgir leur ignorance. Etymologie : vient du grec « Eironeia » : interrogation. C’est l’action d’interroger en feignant l’ignorance (qui renvoie à l’ironie socratique).
Le mot « ironie » est rare avant le XVIème siècle. Elle désigne d’abord 1 forme de raillerie qui consiste à dire le contraire de ce que l’on veut faire entendre. De manière figurée, l’ironie désigne 1 moquerie qui semble insultante (voir l’expression « ironie du sort », apparue en 1810)
Elle fonctionne sur une complicité entre l’énonciateur et le récepteur (d’où l’importance de connaître ce qu’il y a hors texte)
il faut 3 « actants » : un énonciateur – une cible- un destinataire.
Comme il faut 3 « actants » : il y a un fonctionnement polyphonique dans l’ironie. C’est-à-dire qu’on entend plusieurs voix (la voix de l’énonciateur –le 1er degré-, la voix d’un narrateur qui donne son avis –souvent un avis qui rejoint celui de l’auteur-)
Si on veut approfondir : il y a un énonciateur A qui présente 1 énonciation (parole) exprimant la position d’un énonciateur B, position dont on sait que A ne prend pas la responsabilité et la tient pour absurde
Exemple : voir les discours de Pangloss, quand le narrateur répète que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes : l’énonciateur B = le narrateur, qui rapporte les pensées et paroles de Pangloss, en les tenant pour absurdes. (ça va, vous suivez ?)
Voltaire, ch I, avec « je crois », présente la vision de Candide et des autres / au château, le + beau de tous les mondes. Mais on sait que ce n’est pas vrai.
Comment saisir l’ironie : il FAUT connaître le contexte
Chez Voltaire :
Vocabulaire : excessivité dans les adjectifs mélioratifs
Figures : d’atténuation et-ou d’amplification : litotes, euphémismes, hyperboles
d’opposition : oxymores, antiphrases
de substitution : périphrases
d’analogie : métaphores
Fonctionnement particulier : Voltaire utilise la figure d’un ingénu (Candide !!) : on adopte son point de vue mais l’énonciateur n’est pas Candide (voir chapitre I « Je crois » : narrateur extérieur à l’histoire, qui la rapporte en général en utilisant la focalisation interne (on voit à travers les yeux de Candide)
Plan du texte de Starobinski :
quelle est la fonction de l’ironie ?
elle n’est pas : de rendre l’auteur supérieur à son héros
de rendre l’auteur supérieur au monde
elle est : une arme offensive, pour le combat de la Raison contre ce qui la freine, la gêne etc.
Le style de Voltaire : a une double visée agressive
- contre le système de Pangloss (et Leibniz, évidemment)
- contre ce qu’elle rapporte d’atrocités (la guerre, l’intolérance religieuse, l’esclavagisme etc.)
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